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jeudi 28 janvier 2021

Arcachon hiver 56 il y a presque 65 ans

      Retour sur une période de neige, et  quelle neige ..!  
  C'était il y a presque  65 ans   ...février 56.



                                        __________    



       Pas d'école en ce jeudi, ciel bas et terne, lumière 

tirant sur le jaune. Je ne connaissais pas, habituée 

que j'étais à la clarté lumineuse du bassin 

d'Arcachon, aux grisés bleus de l'hiver  calme et doux

 sur les grèves atlantiques. 




 Ce jeudi là, tout était différent : 

les premiers flocons voltigèrent vers midi, 

                       légers,


                                légers, 

 inhabituels sur mon coin d'océan. 

       Légers,

               légers,

                    légers,

 puis plus denses, serrés, prenant du poids et des 

rondeurs, de plus en plus palpables. 

   Le nez collé à la verrière du studio, comme on 

appelait ce petit salon donnant à l'est, tout vitré,

 je regardais ma première vraie neige, espérant 

secrètement qu'elle ne s'arrêterait jamais.

       Jamais, 

 je priais au fond de moi, car la prière c'est l'avenir 

au présent, je n'osais le dire car mon papa montrait

  des signes d'énervement, semblait contrarié par

 cette atmosphère nouvelle. Toujours pessimiste, il 

imaginait déjà quelque catastrophe.

 La neige continuait, continua, et l'après midi, et la 

soirée, . Vers 17 heures, un ami médecin dérapa dans 

la côte de notre rue,  et sa voiture s'immobilisa le nez dans un réverbère, juste devant chez nous. 

 « Bah, je la récupèrerai demain. Surveille - la »   

lança-t-il goguenard à papa  .

   Le dîner fut électrique. 

 Maman "très enceinte" comme je disais, ne pouvait 

calmer mon excitation, j'allais et venais de fenêtres 

en verrière . La nuit , bleu marine, était scintillante 

de ces mouches blanches qui commençaient à 

imprimer leur graphisme sur ma rétine.

Je ne voyais plus qu'elles. Le coucher fut tardif. 


                      Il neigeait . 

 Au matin, il me fut annoncé qu'il n'y aurait pas école.  

     Derrière les vitres,  le spectacle le plus incroyable 

m'attendait.   l'avenue Gambetta, notre rue depuis la 

terrasse de notre maison 






                           Photo Jean Cottard ,  mon papa 

 Le jardin n'existait plus,  nivelé, englouti, 

 la chaudière à charbon ne tirait pas, comme 

étouffée par l'atmosphère sans vent, enserrante. 

      Il faisait froid dans la maison, mais mon cœur 

battait d'une brûlante chamade. Il neigea tout le 

vendredi. Au matin du samedi, la ville n'était plus 

qu'un gigantesque champ uniforme, d'une blancheur 

qui m'était inconnue.


                            
                            cours Lamarque 



   avenue  Gambetta, devant le garage  Villenave Dufourg
Monsieur Villenave prend une photo pour immortaliser ces journées incroyables. 


                         angle rue du Casino /


                              cours Lamarque   

       Si j'avais dû la comparer à des sons, je l'aurais 

qualifié de « stridente »  aussi insupportable aux 

oreilles qu'elle l'était à mon regard  trop brillante,

 trop ardente,. 


   La voiture de l'ami Gilles avait disparu sous une 

gangue glacée.    Elle resterait trois semaines au 

même endroit, car pendant plus de 20 jours, nous 

connûmes un froid sibérien : tuyaux d'eau gelés,

 il fallait remplir de neige la baignoire pour 

récupérer de l'eau , la faire bouillir...Pénurie de 

charbon. J'ai usé un petit balai de paille pour  le 

simple plaisir de déblayer la neige des marches qui 

descendaient au jardin. Nous, les enfants,si heureux 

de ce cadeau du ciel, nous dévalions l'avenue 

Gambetta avec des  cartons en guise de luges; 

 et  pour les grands, l'école reprit, bon an mal an.

 Je conserve un souvenir extraordinaire :  celui de 

mon père chaussant ses skis de bois ,pour,  avec un 

ami du quartier, effectuer la descente vers le centre 

ville le premier matin de paralysie, histoire de 

remonter pain et lait à des Arcachonnais bloqués 

dans leurs  maisons totalement inadaptées à ce 

climat. Le bassin charriait de la glace, les arbres 

s'effondraient sous le poids , vous pouvez ne pas me 

croire,mais de mes souvenirs, il demeure des traces 

photographiques.





           le bassin charrie de la glace  entre les pinasses  




                 boulevard de la Plage vers  Saint Yves  




            depuis  le balcon de la pharmacie Ardoin 




 rue du Casino 

 au fond,   le Casino  Mauresque  qui  brûla en 1977    





             avenue Gambetta pharmacie    Fleury  

    vue du           balcon de l'étude   de mon grand père 




                                   devant la mairie  




                                     place Thiers 




















                 Photos incroyables, (Léo Neveu )

 collection personnelle et celles que Noël Courtaigne,

 passionné des vieux clichés d'Arcachon m'a autorisé 

à publier. (coll Ardouin ) 

 et des photos personnelles dues à l'objectif de mon 

papa.   Authentique souvenir d'enfance, de ceux qui 

vous laissent un goût de conte  et d'irréel. 



                    Tonton Robert déneige place Thiers   




                               boulevard de la Plage  



                               Gaby devant le Club  




                                L'Hôtel   de France 







                Dans le parc du casino Mauresque 

mercredi 8 avril 2020

Histoire de rien

Histoire du tablier de grand-mère

   Je crois que les jeunes d'aujourd'hui ignorent ce qu'est un tablier...

   Vous souvenez-vous du tablier de votre grand-mère ?




Les mères et grand-mères portaient un tablier par-dessus leurs vêtements pour les protéger car elles avaient peu de robes de rechange.

En fait, il était beaucoup plus facile de laver un tablier habituellement en coton qu'une robe, une blouse ou une jupe, faites d'autres tissus.

L'usage principal du tablier de grand-mère était donc de protéger la robe, mais en plus de cela :

- Il servait de gant pour retirer un plat brûlant du fourneau, bien avant l'invention des "mitaines à fourneau".

- Il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants et, à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses sales.

- Depuis le poulailler, le tablier servait à transporter les oeufs, les poussins à réanimer, et parfois les oeufs à moitié éclos, que maman déposait dans un fourneau tiède afin de faciliter leur éclosion.

- Quand il y avait de la visite, le tablier servait d'abri aux enfants timides. d'où l'expression : «Se cacher dans les jupons de sa mère».

- Par temps frais, maman le relevait pour s'y emmitoufler les bras et les épaules, par temps chaud, alors qu'elle cuisinait devant le poêle à bois, elle y épongeait la sueur de son front.

- Ce bon vieux tablier faisait aussi office de soufflet, alors qu'elle l'agitait au dessus du feu de bois pour le ranimer.

- C'est lui qui servait à transbahuter pommes de terre et bois sec jusque dans la cuisine

- Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes ; après que les petits pois aient été récoltés, venait le tour des choux.

- En fin de saison, il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l'arbre.

- Quand des visiteurs arrivaient à l'improviste, c'était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire la poussière.

- A l'heure du repas, grand-mère allait sur le perron agiter son tablier, c'était signe que le dîner était prêt,et les hommes aux champs savaient qu'ils devaient passer à table.

- Grand-mère l'utilisait aussi pour sortir la tarte aux pommes du four et la poser sur le rebord de la fenêtre, afin qu'elle refroidisse ; de nos jours sa petite fille l'y pose aussi, mais pour la décongeler... Autres temps, autres moeurs!

 Il faudra de bien longues années, avant que quelqu'un invente un vêtement, qui puisse rivaliser avec ce bon vieux tablier utile à tant de choses.

Danger ?
On deviendrait bien fou aujourd'hui rien que de songer à la quantité de microbes qui pouvaient  s'accumuler sur le tablier en une seule journée !!

En réalité, la seule chose que les enfants de l'époque aient attrapée au contact du tablier de maman ou de grand-maman,

c'est de l'amour !!

Souvenance et parfums d'automne

 5  novembre    Bien que ce ne soit pas encore de vrais froids, on sent bien que la saison est arrivée.     Petit matin frais où domine une ...